Médias, fiesta et revendications !

Les 21 et 22 avril, les Jeunes CSC ont organisé leur rencontre nationale annuelle. Durant deux jours, une centaine de jeunes, âgés de 18 à 35 ans, venant de toute la Wallonie et de Bruxelles, se sont réunis au centre Adeps Le Cierneau situé à Froidchapelle, dans le paisible cadre des lacs de l'Eau d'heure. Travailleurs, étudiants ou demandeurs d’emploi se sont rencontré dans une ambiance fun et conviviale.


Chaque année, les jeunes militants francophones de la CSC se retrouvent pour deux jours d’activités éducatives et de détente. En voici notre compte-rendu !

Focus sur les médias 

Le vendredi matin, ils ont découvert l’envers du décor médiatique lors de trois ateliers de formation aux médias. 

Animé par Amandine Kech de l’ASBL Magma (Magazine Mixité Altérité) (1), le premier atelier portait sur le journalisme citoyen. Cette association a pour mission de provoquer la rencontre entre jeunes de communes, de philosophies et d’horizons différents. Par des activités de journalisme citoyen, elle veut promouvoir l’interculturalité et lutter contre le racisme. Son équipe de journalistes citoyens est composée de volontaires âgés de 18 à 35 ans. Comme forme journalistique, ils privilégient le portrait. Par petits groupes, les jeunes CSC ont été invités à réaliser le portrait d’un « migrant » (un jeune jouant le rôle) au départ de questions qu’ils lui ont posées pour retracer son parcours de vie.


Le second atelier avait pour objet la « déconstruction des théories du complot », exposé avec passion par Edgar Szoc (2), chroniqueur à vocation humoristique à la RTBF et chargé d’études pour l’ASBL Bepax (3). L’intervenant a très vite capté l’attention de la salle en diffusant une première vidéo complotiste, une parmi tant d’autres pullulant de plus en plus sur le Web. Une fois le public accroché, Edgar Szoc a engagé une discussion constructive sur le complotisme ponctué par des moments d’échanges vifs d’intérêts émanant de plusieurs militants. Les questions en liens avec les phénomènes propagandistes, raciaux ou de radicalisation ont très vite fusé et l’animateur s’est alors armé de patience pour y répondre. D’une part, en décortiquant les différents enjeux qui y sont fondamentalement rattachés et, de l’autre, en décryptant les caractéristiques principales des contenus complotistes en se basant toujours sur des exemples concrets (les attentats du 11 septembre, l’assassinat de John F. Kennedy…).

 

 

 

 


 



Le troisième atelier avait pour thème la fiabilité de l’information par Vincent Flibustier, fondateur et rédacteur principal du site parodique Nordpresse. Dans un style agitateur complètement assumé et non dénué d’humour, le jeune homme a posé un regard édifiant sur le rapport qui lie les individus à l’information qu’ils reçoivent et qu’ils ne remettent plus en question. Nous sommes nombreux à être déjà tombé dans le piège d’une fakenews, d’un buzz qui se révèle finalement créé de toute pièce. Le site satirique de Vincent Flibustier y est coutumier, se moquant quotidiennement d’une certaine presse racoleuse - qu’il qualifie de putaclic - à travers ses articles absurdes, décalés, bourrés de dérision qu’il met en ligne sur son site. Il nous confiera d’ailleurs être parfois victime de son succès, puisqu’il se retrouve régulièrement avec un procès sur le dos. Au-delà de l’aspect purement provocateur qui prête plus souvent à (sou)rire, le trublion se targue d’une démarche salutaire, mettant en avant l’envie d’éveiller l’esprit critique des internautes, de les faire réfléchir et d’être somme toute vigilants au cours de leurs lectures, tout en poussant aussi les médias classiques à améliorer leurs contenus. Un atelier secouant qui aura fait beaucoup réagir ! 

 

 

 

 


 



En fin d’après-midi, les jeunes se sont retrouvés par petits groupes afin de  rédiger leurs propres articles, sous différentes formes journalistiques: interviews, poétiques, narratifs, témoignages, acrostiches, vidéos…, sur des thèmes définis se référant au syndicalisme : Pourquoi je milite ?, Qu’est-ce que je pense de l’affiliation syndicale ?, Quelle place doit prendre le jeune dans son entreprise ou au sein de la délégation syndicale ? ... Autant de pistes qui ont été développées et qui seront très bientôt publiées sur notre site et dans notre magazine News 4 Youth.

Place à la détente


La soirée s’est déroulée dans une ambiance très festive, avec l’animation d’un jeu télé grandeur nature où chaque groupe de militants a pu étaler sa culture générale autour d’un quizz interactif complètement fou (remporté par l’équipe des Grenouilles représentée par les militants de Mons-La Louvière). Pour terminer, un DJ a fait chauffer la piste de danse pour quelques motivés. La nuit tombée depuis plusieurs heures, les moments festifs se sont alors poursuivis plus ou moins tard selon les souhaits de chacun. 

Les priorités des jeunes


Le samedi était consacré au congrès des Jeunes CSC. La matinée, ils ont accueilli deux invités internationaux: Miriam Morales, responsable de « Sindicato Joven », la branche jeune de CCOO, un syndicat espagnol, et Eddie Walsh, responsable des relations industrielles au syndicat IMPACT, le plus grand syndicat irlandais du secteur public. Un moment intéressant pour découvrir ce qu’il se passe chez nos voisins européens. Miriam a évoqué son implication au sein du Forum Européen de la Jeunesse et ses divers travaux avec plusieurs ONG et syndicats. Son exposé a porté sur la Garantie Jeunesse, le chômage des jeunes et l’emploi de qualité dans son pays. Eddie nous a expliqué son parcours dans le mouvement syndical à tous les niveaux, comme responsable du syndicat étudiant pendant quatre ans, délégué syndical pendant neuf ans et défenseur des intérêts au niveau local et national, avant d’être engagé à temps plein comme dirigeant syndical.

L’après-midi, les jeunes syndicalistes se sont penchés sur leur cahier de revendications. Les Jeunes CSC ont élaboré celui-ci grâce à une vaste enquête (4) lancée au cours du mois de mars 2017 et aux plus de 1.700 réponses collectées. Parole était donnée aux militants pour échanger, débattre et amender les revendications issues de l’enquête. Au final, 45 d’entre elles ont été approuvées et constitueront la base d’un long et large plan de travail qui reste à définir.

Enfin, c’est Philippe Parmentier, responsable des groupes spécifiques de la CSC, dans un discours fort et engagé, qui s’est vu chargé de clôturer cette seconde journée à la portée plus politique.

Pour conclure 

Rythmées par des rencontres intergénérationnelles et communautaires, par des moments éducatifs et amusants, ponctuées de débats riches et passionnants, ces deux journées ont non seulement permis aux jeunes de réfléchir aux rôles des médias et à l’accès à l’information, mais également de faire ressortir des pistes pour tordre le cou aux préjugés collés à la jeunesse en faisant part de leurs revendications, le tout dans un cadre tout simplement ravissant! Une vraie réussite !

Retrouvez toutes les photos de notre Rencontre Nationale sur notre page Facebook !


(1) www.mag-ma.org/
(2) Edgar Szoc est l’auteur du livre « Inspirez, conspirez. Le complotisme au XXIè siècle », éd. La muette - Le bord de l’eau, 2016.
(3) BePax (ex-Pax Christi) est une association d’éducation permanente qui réfléchit en réseau aux problématiques de paix et de justice pour amener à agir dans une dynamique de réconciliation. www.bepax.org/
(4) Les résultats de l’Enquête Jeunes CSC seront publiés ultérieurement dans les semaines qui arrivent. 

Album photo: 

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