Stages de transition : la grande braderie des jeunes continue !

Aujourd’hui, les députés bruxellois de la majorité veulent « assouplir les conditions d’accès aux stages de transition ». En urgence et en stoemeling, les parlementaires Bruxellois court-circuitent la concertation sociale.

Le stage de transition est un dispositif récent de mise à l’emploi des jeunes. Créé en 2013 par Monica De Coninck,  ces stages permettent à un employeur d’engager des jeunes pour une durée de 3 à 6 mois, et pour un coût de 200 euros à charge de l’entreprise. Le jeune perçoit durant cette période des allocations d’insertion, payées par la sécurité sociale. Alors que cette mesure récente n’a fait l’objet d’aucune évaluation, le gouvernement veut l’étendre à d’autres publics.

 

Pour les Jeunes CSC et la CNE Commerce, il est clair que ce dispositif comporte des lacunes graves :

  • Absence de perspectives de long terme pour le jeune : après 3 ou 6 mois, l’employeur peut engager un autre stagiaire. Pas d’obligation d’embauche après la phase de stage.

  • Absence de réel processus de formation, l’employeur peut être désigné comme « formateur ». Or la plupart des stages de transition conclus pour le moment concerne des emplois à faible qualification. Aucun investissement en temps n’est dégagé pour accueillir ou encadrer le jeune.

  • Coût élevé pour la collectivité. Les entreprises sont subsidiées par les contribuables.

  • Concurrence avec les travailleurs en place. Une caissière forcée de travailler à temps partiel rentre en concurrence frontale avec ces sous-statuts : impossible dès lors de revendiquer un temps plein ou des améliorations de ses conditions de travail et de rémunération.

  • « Salaire » raboté pour le jeune. Alors que les jeunes vont travailler à temps plein pendant ce « stage », ils vont recevoir à peine 860 euros. A travail égal, salaire égal !

  • Obligation pour le jeune d’accepter ce job. Il est certain que le jeune n’est pas en position de force sur le marché du travail. S’il refuse ce sous-statut, il sera sanctionné ou exclu par l’ONEM.

 

Il est certain que le chômage des jeunes à Bruxelles atteint des proportions insoutenables. Nous pensons toutefois qu’il existe des mesures qui garantissent un véritable avenir pour les jeunes. Ce dispositif est taillé sur mesure pour les employeurs, qui disposent d’une main d’œuvre quasi-gratuite, et corvéable à merci. Que la majorité composée de partis dits « progressistes » veuille élargir ce dispositif, sans même l’évaluer, en court-circuitant la concertation sociale, nous semble particulièrement inquiétant. L’emploi des jeunes mérite mieux qu’une grande braderie !

Contact Presse:
Pierre LEDECQ, Responsable des Jeunes CSC : 0485 94 35 93
 

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